Le hameau de Chantemerle est situé à l’endroit où la route de Moncoutant au Bourgneuf de l’Absie s’embranche, à droite vers la Châtaigneraie.
La forêt de Chantemerle s’étendait sur plus de 500 hectares et en compte aujourd’hui environ 425.
La voie gallo-romaine dite « chemin des Chaussées » qui reliait Nantes à Périgueux en passant par Rom traverse la forêt. Les diligences, le courrier et le commerce du sel l’empruntaient encore au début du XIXème siècle.
Chantemerle (Canta Merula, vers 1150) relevait de la baronnie de Pouzauges.
Les seigneurs de Chantemerle n’habitèrent jamais la localité en permanence. Cependant, au XIème siècle, au temps des « de Pareds », une maison forte, cernée de douves, y avait été construite au lieu-dit « le petit château ». Cette habitation seigneuriale fut abandonnée au début du XVème siècle, lorsque les Chastillon réunirent leurs terres de Chantemerle à la seigneurie de la Rambaudière proche de Moncoutant.
Le premier seigneur de Chantemerle dont le nom soit connu est Roland de Tiffauges, vers 1050. Sa fille apporta le domaine à Pierre de Pareds qui prit le nom de Pierre de Chantemerle.
Son fils Aymeri lui succèda.
Le fils d’Aymeri, Guillaume partit pour la croisade en Palestine, entre 1189 et 1203. Il mourut sans postérité en 1210 et laissa Chantemerle à sa sœur Belle-Assez qui en 1200, avait épousé Savary de Mauléon.
Belle-Assez légua le domaine à Hugues du Bois.
En 1240, Thibaud de Chabot fit l’acquisition de Chantemerle qui appartint après à son fils et à son petit-fils. Ce dernier fut l’un des bons officiers de Charles VII. Il périt, en 1429, à la bataille de Patay.
Sa fille Madeleine n’ayant pas d’enfant, Chantemerle passa aux de Chastillon. Le domaine leur appartint jusque vers la moitié du XVIIIè siècle. Il fut alors vendu à Joseph de Retz qui le céda, en 1762 à Timoléon de Cossé-Brissac, Maréchal de France.
Son fils Louis-Hercule Timoléon de Cossé-Brissac, Seigneur de Chantemerle et colonel des Cent-Suisses, garde personnel du roi périt en 1792 massacré aux Tuileries en défendant Louis XVI. Ses biens ayant été confisqués au profit de la nation, Louis XVIII, en 1815, les fit rendre à ses descendants.
Son gendre, le duc de Beauvillier, fit alors construire le Château de Chantemerle dans le style de la Restauration. Sa fille épousa le duc de Tayllerand-Périgord, prince de Chalais. Ce dernier venait fréquemment visiter son domaine. Pour faciliter les chasses qu’il organisait dans la forêt, où les derniers loups disparurent vers 1880,chasses auxquelles ils conviaient de nombreux invités, il fait percer la longue allée qui, de part en part, traverse les grands bois : l’allée aux princes.
Sa fille épousa le comte de Choiseul d’Harcourt auquel on doit l’élégante chapelle de Chantemerle. A sa mort, le domaine revint à sa nièce, la comtesse d’Avaray. Il passa au Comte des Moutiers, à Mme de Laage de Meux et depuis 1995 à Mme Lelièvre.