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ALSACIEN CELEBRE
Je m’appelle François Antoine Jecker, je suis un des cinq hommes de sciences alsaciens qui ont contribué au développement de l’optique et de la mécanique de précision.
Je suis né à HIRTZFELDEN, le 14 novembre 1765 de parents agriculteurs et je passe mes premières années à la campagne où je contribue aux travaux agricoles. Cependant très tôt à l’école du village je manifestai de l’intérêt pour tout ce qui approchait de près ou de loin la mécanique. Dès que j’avais un peu de temps, je lisais le peu de livres de sciences dont je disposais et m’essayais à la construction de machines. A l’âge de 19 ans, je quittai mon village natal et me rendis à Besançon où deux de mes oncles étaient installés. Là je pu enfin entrer dans le domaine de la mécanique en temps qu’apprenti et au bout d’un an ayant épuisé les ressources scientifiques de Besançon, voulant rejoindre Paris, je décidai finalement en 1786 de partir pour Londres. Là je me présentai à RAMSDEN alors premier des mécaniciens anglais. De 1786 à 1792, je travaillai aux côtés de RAMSDEN qui sans relâche ne cessa de me communiquer son savoir et où je pu côtoyer d’autres mécaniciens.
En 1792, je reviens en France, riche de savoir et d'espérance, prêt à m’employer au service de la patrie. COULOMB, LAGRANGE, MONGE, CARNOT, DARCET, me tendirent les mains. Sous leurs auspices, je présente au Bureau de Consultation des Arts, une machine propre à diviser les lignes droites en partie égales et le dessin d'une autre machine pour tailler une vis avec toutes sortes de pas et une très grande régularité.
Voulant affranchir mon pays du tribut qu'il paie, ainsi que toute l'Europe, à l'Angleterre, je vais me consacrer exclusivement à la fabrication d'instruments de mathématiques et fonder une manufacture. A la chute des assignats, lorsque les monnaies réapparurent, le plus souvent rognées et altérées, j’inventai un nouveau ″Pèse-Monnaies″, d'une exactitude si rigoureuse qu'il était difficile de constater avec son secours, les plus légères altérations. Plus de quatre-vingt mille de ces instruments se vendirent en peu de temps.
En 1801 et 1806 je reçu plusieurs distinctions et en obtins une médaille de l'honneur en quelques années, la maison JECKER est devenue célèbre non seulement en France, mais à l'étranger. C'est elle qui approvisionne nos flottes d'instruments nautiques; sa réputation est européenne.
Le 3 août 1812, l'Institut impérial de France sanctionne d'une manière solennelle la renommée que JECKER s'est acquise comme opticien et ingénieur. Il avait soumis au jugement de l'Institut une machine pour diviser le cercle et ses parties inventée par RAMSDEN, mais remarquablement perfectionnée par lui; une machine entièrement nouvelle pour tailler une vis; un instrument également nouveau pour tailler les verres plans à faces parallèles; et plusieurs autres ouvrages.
Les Anglais eux-mêmes ne purent s'empêcher de rendre témoignage à mon talent. En 1815, le major-général BRISBANE m’écrivit une lettre flatteuse dans laquelle il me félicitait pour mes brillants succès.
En 1819, je reçus pour la quatrième fois une médaille et je fus breveté de confirmation à toutes les expositions suivantes: en 1823, 1827 et 1834. De nouveaux baromètres et de beaux instruments de géodésie me valurent les félicitations de tous les connaisseurs.″
Une congestion cérébrale m’emporta, le 30 septembre 1834 à l’âge de soixante-neuf ans.
Merci à l’auteur A B
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